CR conférence DURATY janv. 24

La conférence est organisée par les « Crazy Druids » une association de jeunes nantais crée il y a moins d’un an. Il s’agit d’une « renaissance » ( ?) car il a existé un club des Crazy Druids présenté sur VM le 26 février 2004.Le 13 janvier 2024
Cette conférence inédite réunit de nombreux magiciens venus de toute la région et au-delà : La Rochelle, Poitiers, Rennes, Vannes, Lorient… pour revoir ou découvrir un personnage aux multiples facettes : close-up, magie générale, manipulation, magie comique, mentalisme, présentateur de Galas, créateur. Duraty a aussi édité vingt–deux livres de 1975 à 2024, il a été rédacteur en chef de la Revue de la Prestidigitation pendant cinq ans et co-organisateur de congrès prestigieux dont celui de la FISM à Paris en 1973.

La journée des Crasy Druids innove. Elle se déroule en six épisodes :

1 – Émission–débat (en anglais Talk–Show) par les Crazy Druids

« La vocation de Duraty ? Elle est venue d’un grand–père et d’un oncle qui pratiquaient quelques tours à la fin des repas de famille. À huit ans il commence à découper des tours dans les journaux pour enfants et les collectionne.

Au collège il découvre un livre qui permet à lui seul de monter un spectacle. Il peut alors se produire sur scène dans des kermesses, des associations. Il s’agit des Dix séances d’illusionnisme du Pr Boscar (Rémi Ceillier 1883-1943).

Vers 17 ans il décide de ne pas devenir professionnel, pour privilégier sa vie de famille. Il entre aux Beaux–Arts et parallèlement continue la magie en amateur. Il dévore la collection Payot.

Il admire les champions de l’époque comme Jean Valton, Myr et Myroska, Robelly.

Puis plus tard il pratiquera le table en table avec entre autres Bernard Bilis et JeanJacques Sanvert.

La magie nouvelle ? La magie a ses modes, exemple : les cannes volantes. Actuellement on assiste à la pureté dans les effets amplifiée depuis quelques années par les magiciens Coréens.

La créativité ? Elle vient naturellement par le besoin. Une fois trouvé le thème, le personnage et la situation, si on n’a pas trouvé les effets dans les livres, il faut les inventer. Cela nécessite, une bonne connaissance de ce qui existe et une réflexion du genre « là, j’aurais fait autrement », une volonté personnelle et des essais parfois nombreux. Le travail collectif permet de recevoir des remarques.

Parmi les questions du public une place à part est réservée à l’anecdote de la stripteaseuse. Elle a eu lieu lors du dîner–spectacle au congrès d’Angers. Duraty présente la soirée et soudain…

Au moment où les spectateurs s’attendent à apercevoir quelque chose une surprise les attend. Ce moment reste mémorable dans l’inconscient des congressistes (même pour ceux qui n’étaient pas présents car le bouche à oreille continue après plusieurs décennies !)

À propos des manipulations, il est utile de les contourner si elles sont insurmontables. Ne pas se risquer au saut de coupe si on ne le pratique pas parfaitement. Il est préférable de se tourner vers des manipulations plus simples qui peuvent produire des effets aussi formidables 

« La magie numérique ? J’ai peur que le public attribue les mérites à l’appareil plus qu’au magicien ». Fin de citation.

2- Conférence, première partie

  • Un effet Sandwich, pour le hors d’œuvre. Une boulette de papier permet de désigner un spectateur au hasard. Une carte est nommée et se retrouve prise entre deux jokers. Le change insoupçonnable de Roy Walton et le change au sandwich créé par Duraty participent au succès de cette routine.

NDR : le change ou filage de Roy Walton créé en 1969* a été popularisé par Fred Kaps, il est décrit page 19 du livre Close-Up Pro de Damien Vappereau sous le titre Vapro Change et page 15 du livre Mélodies de J. P. Vallarino sous le titre Bluff Culling. Plus précisément, ce change a été publié dans la revue Abracadabra, vol. 47, no 1203 du 15 février 1969 et se trouve page 99 sous le titre The Collectors. (Recherche de Philippe Billot). Eh oui, non content d’avoir créé les collecteurs, Roy Walton a fourni dans la foulée ce change d’une simplicité désarmante.

  • Voyage du deux, du trois et du quatre de carreau qui vont rejoindre l’as de carreau sous un carton au format d’une carte postale. Routine inspirée de celle d’Albert Goshman.
  • Ficelle coupée et restaurée. Une comédie romantique rigolote mettant en scène un chevalier et sa favorite. La spectatrice joue le rôle de la favorite. Une perle de couleur choisie est attachée au centre de la ficelle ce qui renforce l’illusion et permet de laisser un souvenir à la spectatrice.

La technique est ancienne. Elle figure page 38 dans le livre de Jean Prevost publié en 1584.

  • Mentalisme. Une carte est choisie mentalement parmi cinq. Le magicien place une carte dans sa poche de veste. Non seulement il a placé la bonne carte, celle choisie, mais les quatre autres cartes ont des faces blanches.
  • Trois cartes choisies sont posées face en bas sur le tapis. Une pièce apparait dans les mains et disparait pour se retrouver sous la première carte. Ceci est répété pour les deux autres cartes. A la fin une pièce géante est produite sous les trois cartes. Référence : page 121 du livre Subterfuges magiques.
  • Magie bizarre. Le spectateur choisit une carte et celle–ci est mélangée avec huit autres cartes. Les neuf cartes sont disposées en trois rangées de trois cartes. Un rituel étrange révèle la carte du spectateur. Ici le procédé de parité est bien caché par le rituel, d’autant plus qu’il est combiné avec une matrice pliante.

3- Pause de vingt minutes (boissons et discussion)

4- Conférence deuxième partie

  • Magie de salon. Un jeu est déposé dans un verre à pied. Il est recouvert d’une pochette en soie. Instantanément la carte choisie apparaît sur la face du jeu. Ce procédé associé au Concept Veeser (1959) permet une transposition étonnante entre quatre rois et quatre cartes à points.
  • Un tour de bar automatique formidable et automatique. Une carte choisie librement est retrouvée au nombre choisi par le spectateur. Je prédis que ce tour fera partie de l’arsenal de tous les magiciens présents.
  • Destiné au salon cet autre tour a de grandes qualités. Une carte est choisie au stop librement. La carte est extraite puis replacée dans le jeu. La carte est successivement produite depuis la poche de la veste et depuis l’étui du jeu.
  • Un choix de carte complètement libre, sans hésitation la main plonge dans la poche et sort le duplicata.
  • Trois méthodes différentes pour révéler une carte Jumbo. Celle qui nous a tous scotchés est réalisée avec un verre. Les magiciens présents comprendront pourquoi.

Une carte choisie est retrouvée dans un fruit. Après de nombreux essais la méthode utilisée est aussi drôle que le tour lui–même. D’ailleurs après ce dernier tour … nous avons tous la banane

Après ce marathon d’effets sans fausse note, mené de main de maître avec humour, Duraty, âgé de 87 ans et toujours jeune, a proposé quelques tours et livres à la vente.

Les tours présentés ont été puisés dans son livre Le Dessous des Cartes qui paraîtra chez Marchand de trucs dans quelques semaines.

5- Ensuite c’est au tour de Frantz Réjasse de C. C. Magique d’être présent avec son stand vite pris d’assaut

6- Pour terminer l’après-midi une balado–diffusion est organisée par les Crazy Druids. Nous avons de la route, nous rentrons dans nos pénates et visionnerons ce podcast plus tard sur Facebook.

En résumé

merci énormément à cette jeune équipe de magiciens à l’Ouest. La venue de Duraty est une bonne idée. Nous avons profité aussi d’un bon accueil et d’une organisation non formatée de 14h à 20h. Chacun a trouvé son compte dans une ambiance chaleureuse.

PS : j’ai oublié quelque part dans la liste un tour de carte déchirée et restaurée

Pierre GUEDIN

Pierre GUEDIN

Passionné par l'historique des tours

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