CR workshop avec Michael Ammar

Atelier avec Michael Ammar l’après-midi du dimanche 23/06/2019

Les 5h30 de travail, de 13h30 jusqu’à 19h, passé avec ce pédagogue né qu’est Michael Ammar ont duré l’espace d’un clin d’oeil, tous regrettaient que cela soit déjà terminé.
Étaient présents (de gauche à droite) Jean-Christophe, Michel, Romain, Adrien, Said, Xavier et moi-même derrière l’appareil et tout le monde a pu choisir son thème à travailler.

Après un petit discour sur la pédagogie et son maître Dai Vernon, Michael a inscrit la liste des thèmes (Topit, empalmage et cartes, pièces, gobelets, etc…) pour être sur de n’oublier personne.

Comme un certain nombre d’entre nous étaient venus avec nos vestes équipées avec un Topit (tous avaient le Topit “Révolution” de Boulanger + instant Topit d’Eric Leblond) il a corrigé notre position et surtout la hauteur de la poche du “révolution” qui en fait est trop haute par rapport aux gestes normaux préconisés par Michael (la hauteur dépend en fait du bas de la veste utilisée, car la récupération ce faisant par un clapet aimanté en bas de la veste cela conditionne la hauteur de l’ouverture de la poche) Il nous a invité à découper notre Topit pour le remettre à la bonne hauteur.

Il a aussi insisté sur le type de veste, la veste croisée de Claude étant idéale car il préconise que quand les deux bords de la veste sont ouvert, ils ne doivent laisser qu’un espace d’ouverture maximum bord à bord de 5cm, masquant ainsi le plus possible le jet de l’objet.

Après nous avoir montré les bons gestes, il nous a indiqué comment s’entraîner, en utilisant un gros paquet de monnaies; vous envoyez les pièces dans le Topit, une après l’autre en regardant la télé ou en faisant une autre activitée, ceci pour permettre à votre corps d’intégrer ce geste conscient en un geste inconscient, acquerrissant ainsi un réflexe qui “soupèse” exactement l’objet et n’utilise que la force minimum nécessaire pour le lancer et aussi intégre l’angle exacte (vers l’arrière et vers le coude), le tout dans un geste minimum de la main. Il faut savoir que les doigts aussi participent et propulsent la pièce, jetant ainsi l’objet vers la poche du Topit en une trajectoire arrondie vers le haut.

Puis Michael est parti chercher dans sa chambre un paquet de petits sachets en plastiques transparents, et avec son ciseau nous a découpé un “UCCU (Utilitaire de Controle de Carte Ultime). Un principe tout simple qui permet de faire un espèce de Topit à carte entre deux boutons de chemise (au niveau du ventre). Puis il nous a appris à l’utiliser dans tout un tas de variations, carte perdue retrouvée dans le portefeuille du spectateur, jusqu’à la carte bleu et le petit permi de conduire qui passent d’un endroit à l’autre sans intervention apparente du magicien.

Ce qui est remarquable c’est que chacun à pu travailler sur le thème des autres, Michael expliquant à tous en même temps (7) les bon gestes, et en montrant du doigt chacun l’un après l’autre et lui disant “allez à toi, essaye”, puis en nous corrigeant ou en nous félicitant suivant le geste produit.

Étant dans les cartes on a continuez à travailler sur l’empalmage, Michael expliquant qu’il était pour le minimum de manipulation du jeu de carte, il pense que le public n’est pas dupe, quand le magicien prend les cartes en main, et que même si il n’aperçoit rien il se doute que le magicien peut manipuler les cartes. En conséquence certaines techniques sont inutiles car suspectes, donc il faut travailler a épurer ses gestes, Xavier demandant à voir un empalmage d’une main, Michael lui a expliqué comment le faire, mais a indiqué que c’est pratiquement jamais utilisé, car quand on manipule un paquet de cartes on se sert de ses deux mains. Par contre, il nous a montré son geste, qui pour lui est “le plus naturel” et le plus “clean” pour faire choisir une carte et la contrôler. Il ne fait pratiquement jamais sortir la carte du jeu par le spectateur, car il estime que cela complique le contrôle à la remise de la carte dans le jeu. Le plus simple c’est de montrer la carte après que le jeu a été mélangé par le spectateur, au stop sur une cascade (ou en faisant toucher la carte), et ainsi on montre la carte à tout le public, puis on jette le reste des cartes en cascade sur le paquet déjà en main gauche et l’on garde la main gauche à plat bien ouverte pour montrer au public que l’on ne cherche pas à contrôler la carte.

Ainsi si l’on à l’UCCU sous la main (ou avec un empalmage du milieu) on récupère la carte qui est contrôlée grâce à un break dans le jeu, en agissant apparemment délicatement, main gauche bien en vue pendant l’égalisation du jeu, et 10 secondes après la récupération dans le geste de donner une fois de plus le paquet de cartes au spectateur pour un mélange supplémentaire , la carte est bien au chaud sous votre contrôle et peut apparaître à n’importe quel endroit que le magicien aura à sa disposition.

Le magicien n’a apparemment touché aux cartes que quelques secondes, et en plus de la façon la plus innocente possible et délicate. Il est en plus naturel que le magicien prenne les cartes, car c’est pour montrer la carte choisie à tous le public, et ainsi lui seul ne peut la voir, car c’est lui qui la tient face au public. Une justification des plus convaincante de la prise en main du jeu.

On a continué sur sa routine du jeu photocopié et de la routine de JC WAGNER “super closer” les deux routines s’enchaînant parfaitement, le tout peut être préparé à l’avance et placé en poche, au cas où et prête à être dégainé à la première occasion.
Pour ce faire Michael nous a donné à chacun une page photocopié et nous a détaillé la préparation et les enchaînements des mouvements, c’est pratiquement une routine de carte automatique, il a même amélioré les comptages car dans ses notes de conférences il produit les rois par épellation (Le traducteur des notes de conférence (c’est à dire moi) donne une version française des épellations en bas de pages) alors qu’il nous montre une version avec les valets et un comptage à onze cartes (sans épellation). Très simple à apprendre les deux routines ont un effet super puissant sur les spectateurs.

On a poursuivit par les pièces, Michael a offert à chacun un foulard avec une notice d’emploi, et nous a montré en détail, point par point sa routine des trois pièces qui passent à travers le foulard une par une, alors que le foulard est absolument transparent et évidemment sans trucage.
Chacun à pu travailler les faux dépôts etc…

Michael a fini l’atelier par ses gobelets, en donnant sa version “moderne” qui est bien différente de la routine de son maître Dai Vernon. Il explique qu’il faut une justification pour chaque prise et dépôt des muscades sous les gobelets, et il se sert de sa baguette pour faire un maximum de détournement d’attention, le grand mouvement rapide et ample du bras cache le petit mouvement du dépôt de la balle.
C’est au point que la troisième balle est déposée sur le gobelet à la vue de tous, et que malgrès que toute l’assistance connaisse le mouvement , on se surprend à ne rien voir du geste de dépôt, tant l’oeil est attiré par la baguette qui virevolte en l’air dans sa main droite.

Avec le recul, et après sa conférence, en faisant le bilan des deux, et contrairement à la remarque que Michel m’a fait à la fin de la conférence, les deux étaient extrêmement complémentaire. Évidemment une bonne partie des éléments de sa conférence ont été travaillé en profondeur lors de l’Atelier, mais on a aussi vu plein de chose qui ne sont pas dans sa conférence.
Dans sa conférence le Topit à été vu par le biais de l’apparition de la bouteille, ensuite l’utilisation du Topit est survolé dans le cas de la pièce dans la bouteille, avec les changes au Topit de la pièce normale et truquée, alors que l’on n’a pas du tout vu de bouteille lors de l’atelier (Bien que Romain avait offert en cadeau une bouteille de Muscadet de production locale à Michael ;) ) mais que l’on a travaillé en profondeur le jet dans le Topit.

Dans l’atelier on ne traite pas de la carte déchiré et la carte albo, ni du mentalisme “ajouter un numéro”, mais on a vu les empalmages, le jeu photocopié etc… et en détail toutes les manipulations des pièces et des gobelets, choses qui sont survolés dans sa conférence.

En conclusion:

Un atelier extrêmement profitable ou on est rentré au fond des choses, des mouvements et des justifications. Ou chaque mouvement est minutieusement décortiqué et pensé pour offrir une magie la plus épurée possible comme seule ce maître magicien incontestable la produit sur scène ou en close-up.
Une grande rencontre et un grand souvenir, d’autant plus que j’ai pu le côtoyer pendant deux jours, en lui faisant visiter Nantes et ses trésors, du passage Pommeray au marché de Talensac en passant par le Château et la Cathédrale et malheureusement de loin des Machines de l’île qui étaient fermées pour cause de maintenance (Michael à quand même pu prendre en photo l’éléphant). J’avais déjà eu l’occasion de lui faire visiter à lui et sa femme une journée entière le Château de Versailles et j’ai vraiment apprécié sa gentillesse et sa modestie malgré son incontestable et immense talent de Maître Mondial de la Magie.

Claude SALONI

Claude SALONI

Né en 1951 Retraité Ingénieur. Pratique la magie depuis l'âge de 12 ans en amateur. A étudié à l'école du cirque d'Annie Fratellini avec son maître Pierre Edernac.

Vous aimerez aussi...